GESTION DES DECHETS D’EQUIPEMENTS ELECTRIQUES ET ELECTRONIQUES: L’ANEREE incite à une plus grande prise de conscience
On le sait tous, mais on n’y pense pas de prime abord. Tout équipement électrique ou électronique utilisé a nécessairement une fin de vie. A quoi servirait alors cet équipement hors d’usage, au-delà de notre poubelle ? Quelles sont les implications de son rejet dans la nature ? Y’a-t-il risque de détérioration de la santé humaine ou environnementale dans son abandon sans aucune précaution ? In fine, que faut-il en faire dans une perspective de protection de l’environnement, c’est-à-dire d’amélioration des conditions d’existence humaine ?

Ces questions sont d’autant plus préoccupantes que depuis la décision de l’exonération des équipements solaires par l’État burkinabè en 2013, des milliers de tonnes d’équipements solaires photovoltaïques sont venus s’ajouter à ce qu’il est convenu d’appeler “Aurevoir la France”; ces biens mobiliers qui, considérés comme hors d’usage en Europe et aux Etats-Unis, sont des solutions palliatives à de nombreux africains et burkinabè, toute origine sociale confondue.
La problématique est perçue par l’ANEREE qui, dès 2019, avait évoqué la préoccupation à travers une étude portée sur la gestion des Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques, plus connus sous le sigle D3E, plus précisément la question des déchets issus des systèmes solaires photovoltaïques.

A travers l’atelier sur “l’intégration de la dimension genre dans le domaine de l’électrification rurale par mini réseaux”, du 15 au 16 avril 2025 à Ouagadougou, organisé par le Projet National African Minigrids Program (PN-AMP), l’opportunité est revenue à l’ANEREE, à travers son experte maison, Mme Leila SAMBARE/ZERBO d’entretenir les participants sur l’état de la gestion des D3E.
Selon la Chargée d’Etude, « d’une manière générale, le déchet est tout objet et matière abandonné, ou que le détenteur doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à la salubrité publique et à l’environnement ».
Après avoir évoqué la règlementation en vigueur à l’international et au Burkina, Mme SAMBARE a spécifié la question des énergies renouvelables. Il s’agit plus précisément des panneaux solaires, des câbles, des régulateurs de recharge, des onduleurs et des batteries, pour ne citer que les plus en vue.
La gestion de ces déchets est certe pensée mais connait une faible mobilisation des acteurs, précise la communicatrice qui « invite les entreprises fournisseurs de solutions énergétiques à s’intéresser davantage à la question de la fin de vie des équipements installés ».
Mais avant d’y arriver, elle a cité l’exemple de deux entreprises qui sont dans le recyclage, l’Association burkinabè pour la promotion des emplois verts et la société BADEYA. Là encore, faut-il le situer, le recyclage opéré par ces pionniers se limitent à l’exportation des équipements usagés collectés au plan national, alors que l’idéal serait d’aller jusqu’à la fabrication de nouveaux produits.
A l’issue d’une étude de faisabilité technicoéconomique pour la mise en place d’un système de gestion des déchets photovoltaïques, réalisé en 2024 dont la finalité est la Création d’un centre de recyclage des déchets photovoltaïques (panneaux solaires et batteries), l’experte est arrivée à décliner un certain nombre de défis dans la gestion des D3E. Il s’agit du/de la :
- Renforcement et Suivi de la règlementation en matière de gestion des D3E;
- Manque d’infrastructures adéquates ;
- Faible sensibilisation des acteurs ;
- Contraintes financières ;
- Manque d’information sur la gestion des déchets PV

Tout en interpellant les différents acteurs que sont le Ministère en charge de l’environnement, l’ANEREE, la commune de Ouagadougou avec l’existence du CTDV (centre de traitement et de valorisation des déchets) ; les collectivités territoriales et les acteurs privés, Mme SAMBARE a dressé l’état des perspectives pour conclure sa communication. L’on peut retenir le renforcement du dispositif règlementaire, le renforcement de l’organisation des acteurs de la chaine de valeur de la gestion des D3E, le renforcement de capacités et sensibilisations et la création d’une unité de valorisation et de traitement des batteries et des panneaux solaires qui, sur 10 ans, donnera un résultat d’exploitation de 84 371 421 500 FCFA.
Les échanges qui s’en sont suivis ont démontré le besoin en information sur la gestion des D3E et la nécessité d’aller vite avant que tout le pays ne devienne un cimétière de D3E à ciel ouvert.
DCVIS
L’ANEREE, La maison des solutions énergétiques!
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